Comte Gustaf Carl Fredrik Löwenhielm (1771 – 1856), diplomate
1re image: Biard; 2e: Croix de Legion d'Honneur, sans cordon rouge; 3e: Gravure par Hildebrand (1850s); 4e: par Sodermark (1815s). (Alternatif: Heim)
Né en Suède en 1771 dans une famille noble d’origine française, le comte Löwenhielm poursuivit ses études aux côtés de son frère aîné à Strasbourg, où il les acheva en 1787.
Bien qu’il fût de constitution frêle, il embrassa une carrière militaire dans la cavalerie et devint membre de la garde royale du roi Gustave III. Il tenta de protéger le roi lors de son assassinat en 1792, mais en vain.
Au cours des années suivantes, Löwenhielm fut envoyé en mission diplomatique en Russie, à Berlin et à Vienne, avant d’être nommé ambassadeur à Paris en 1818—poste qu’il occupa, hormis quelques interruptions, pendant près de quarante ans. Son mandat traversa deux monarchies, plusieurs révolutions, une brève république et finalement un empire. Il fut décoré du grade de Grand Officier en 1844 et reçut la Grand-Croix en 1855.
Chacun de ces titres l'obligerait à porter visiblement le cordon rouge lors des événements officiels. Voir, par exemple, le cordon rouge du comte de Morny48. L'absence de cet insigne favoriserait la présence du peintre Heim28b.
Reconnu pour son esprit vif et sa sociabilité, Löwenhielm aimait les événements musicaux et mondains. Il jouait du clarinette et chantait régulièrement.
Aucune source ne confirme sa présence aux vendredi-soirées, et Eugène Giraud11 ne réalisa pas de caricature de lui. Cependant, de Nieuwerkerke16 invitait fréquemment des diplomates étrangers. Löwenhielm dîna chez la princesse Mathilde le mardi 18 février 1851, ce qui rend possible sa participation à une vendredi-soirée les 14 ou 21 février de ce mois-là. Horace de Viel-Castel43 écrivit à son sujet :
« C’est un homme bon, dont le seul défaut est d’être trop âgé. »
Au début des années 1850, Löwenhielm —alors octogénaire— commença à présenter des signes de déclin cognitif. Ses lettres et rapports devinrent de plus en plus désorganisés, sans qu’il en prenne conscience. Sa situation s’aggrava après le décès de son épouse en 1853. Son personnel dut parfois rédiger des rapports en son nom sur la guerre de Crimée, mais son impressionnant parcours diplomatique incita le roi de Suède à repousser son départ encore et encore.
Ce n’est qu’au début de 1856 que le roi lui conseilla doucement, par courrier, d’embrasser sa retraite. Löwenhielm se plaignit de cette « plus grande des infortunes », mais retourna finalement en Suède, où il s’éteignit quelques mois plus tard.