Gustave Nadaud (1820-1893), poète et chansonnier

1re image: Soirée; 2e: photo par Petit (1860s); 3e: photo par Lemoine (1862); 4e: caricature par Giraud, fin 1852/ début 1854, au vendredi-soirée; 5e: caricature par Nadar, fin 1850s.

La vente de tissus n’a jamais été la véritable vocation de Gustave Nadaud. Plutôt que de gérer la boutique de ses parents place des Victoires, il se consacra à l’écriture poétique et musicale. La révolution de 1848 marqua un tournant décisif : non seulement les affaires furent paralysées par la crise, mais Nadaud tenta alors de vendre ses chansons et connut un succès immédiat. Ce qui n’était d’abord qu’une passion personnelle, partagée avec ses amis, devint rapidement une carrière florissante, et il publia des centaines de chansons—élégantes, pleines d’esprit et parfois ironiques—qui enchantèrent son public. Grâce à son caractère chaleureux et amical, il ne tarda pas à attirer l’attention de l’élite parisienne.

Nadaud's caricature par Giraud

C’est le dramaturge Émile Augier53  qui le présenta à la célèbre actrice Mlle Rachel Félix81. Celle-ci le conduisit aussitôt vers Alfred de Musset73, Eugène Giraud11, la princesse Mathilde, et les vendredi-soirées de de Nieuwerkerke. En février 1852, Nadaud donna sa première prestation au Louvre.

À l’issue du concert, de Nieuwerkerke l’invita à son after-party privée pour interpréter d’autres chansons dans son appartement du Louvre. Nombre d’invités aristocratiques restèrent pour écouter ses mélodies, décrites comme « de simples et naïves chansons qui vivront encore lorsque leur auteur, et nous tous qui l’écoutons, auront disparu. » Bien qu’il n’ait pas reçu de formation vocale, sa voix s’accordait parfaitement à la poésie de ses chansons, rendant ses interprétations particulièrement envoûtantes.

L’héritage musical de Nadaud perdura bien après son époque : le chansonnier belge Georges Brassens interprétait encore certaines de ses chansons dans les années 1980.