Alexis Basile Alexandre Menjaud (1791-1861), archevêque
1re image: Soirée; 2e: gravure (c.1840); 3e: photo par Bingham (1852); 4e: statue par Cabuchet (1888).
Alexis Menjaud fut probablement convié aux vendredi-soirées de de Nieuwerkerke16 après juin 1852, à la suite de sa bénédiction du premier train reliant Paris à Nancy et du raccordement du Canal Marne-Rhin à la Moselle, en présence du ministre Fortoul46 représentant l’empereur. Un article de presse confirme sa visite.
Contrairement à Coquereau24, Menjaud était trop prestigieux pour être caricaturé par Eugène Giraud, et Biard a peut-être aussi utilisé d'autres images pour son tableau.
Après des études de théologie et de philosophie au Séminaire d’Avignon, Menjaud se rendit à Paris en 1813 pour devenir l’assistant personnel du cardinal Maury. Passionné par la prédication et l’évangélisation, il fut nommé directeur du Collège Royal de Nancy en 1824. Son érudition et son caractère agréable lui valurent d’être nommé évêque de Nancy en 1847.
Un mois après l’inauguration de la ligne de chemin de fer Paris-Nancy, Napoléon III se rendit à Nancy, où il rencontra Menjaud et se lia d’amitié avec lui. Impressionné par la modernité du prélat, l’empereur le nomma Grand Aumônier du Roi en décembre, occupant ainsi une fonction vacante depuis 1843.
Cette décision créa une tension avec l’archevêque Sibour de Paris. Si Menjaud célébra la cérémonie publique du mariage de Napoléon III et Eugénie de Montijo le 29 janvier 1853, ce fut Sibour qui officia la cérémonie religieuse le lendemain.
Pour apaiser la situation, Napoléon III transféra la charge de Grand Aumônier à Sibour en 1857, éleva Menjaud au grade de Commandeur dans la Légion d’Honneur et soutint sa nomination en tant qu’Archevêque de Bourges en 1859.
Ayant toujours été de santé fragile, Menjaud s’éteignit deux ans plus tard après une série d’attaques.
Collectionneur passionné d’art sacré et mélomane, Menjaud échangea avec Hector Berlioz en 1853 pour discuter d’une représentation de son Te Deum, qui fut finalement joué en avril 1855. Menjaud composa même une œuvre chorale, O Salutaris, dont l’accompagnement pour harpe et orgue fut écrit par Auber56, désormais perçu comme son compositeur.
