Achille Fould (1800–1867), banquier et ministre des Finances

1re image: Soirée; 2e: gravure par Basin (1848); 3e: from: L'achèvement du Louvre, par Ange Tissier (1865); 4e: Receuil: Portraits Politiques, Militaires, Religieuses (1850-1860).

Son vaste réseau couvrant le gouvernement, la politique et l'art a fait d'Achille Fould l'une des personnalités les mieux connectées des vendredis-soirées de de Nieuwerkerke's16. Brillant homme d’État, Fould incarnait les idéaux de Napoléon III et du Second Empire. Issu d’une famille de banquiers d’origine juive, il maîtrisait instinctivement les rouages de la finance, mais développa un goût prononcé pour la culture lorsqu’il fut envoyé en Italie dans sa jeunesse pour se remettre de douleurs thoraciques. À Rome, il rencontra Horace Vernet31, qui lui donna des leçons de dessin.

Louis-Napoléon, futur empereur, fut aussitôt séduit par l’intelligence et la vision de Fould. Celui-ci devint l’un de ses principaux conseillers, porte-parole et, plus tard, ministre des Finances—ayant également prêté au futur empereur des sommes considérables.

La Pie par Paul Hadol (1870)

Fould géra ses responsabilités financières avec un discernement remarquable, équilibrant les besoins du nouveau gouvernement tout en préservant ses propres intérêts.
Les spéculateurs boursiers l’admiraient pour sa stratégie axée sur les investissements bonapartistes, tandis que ses détracteurs dénonçaient son opportunisme et son manque apparent de scrupules, le qualifiant de « roi des spéculateurs à la baisse » et de « manipulateur boursier ».
Personnage de premier plan, Fould travailla en étroite collaboration avec de Morny48 et Fortoul46 pour éviter la faillite de la France après la révolution de 1848. En juillet 1852, il fut promu ministre d’État et ministre de la Maison de l’Empereur, intégrant ainsi l’administration des beaux-arts—ce qui explique sa présence ici.

Bien qu’issu du monde financier, il surprit souvent les architectes et artistes par sa connaissance approfondie des arts. Il participa activement à la remise des prix annuels aux artistes et devint un allié de confiance de de Nieuwerkerke dans l’acquisition d’œuvres et la mise en œuvre de ses réformes.

Lorsque Napoléon III chercha à apaiser les Prussiens, c’est Fould qui s’assura que l’opéra Tannhäuser de Wagner soit représenté, malgré sa perte financière. Alexandre Dumas lui soumit son manuscrit de la pièce satirique Le Demi-Monde (1855) afin d’éviter la censure, mais fut déçu lorsque Fould préféra une œuvre plus légère de Scribe74.

Passionné de courses hippiques, Fould possédait plusieurs chevaux de prix et concourait régulièrement contre son ami banquier, le baron de Rothschild.
En décembre 1860, il démissionna de son poste de ministre d’État en raison de désaccords budgétaires, mais Napoléon III refusa de se passer de lui et le rétablit aussitôt comme ministre des Finances. Il conserva cette fonction jusqu’à ce qu’une maladie l’empêche d’exercer, quelques semaines avant sa mort en 1867.

Aucune caricature de Fould par Giraud11n’est connue —peut-être était-il jugé trop influent pour être l’objet de telles représentations, même humoristiques. Le caricaturiste Paul Hadol l'a capturé dans sa série La Ménagerie Impériale (bien qu'en 1870) le représentant comme une pie, connue pour voler des objets brillants (représentée musicalement par Rossini dans son opéra de 1817 La Gazza Ladra - La pie voleuse).