Antoine-Léon Morel-Fatio (1810 – 1871), peintre, conservateur
1re image: Soirée; 2e: Barcet (1915), basé sur image antérieure; 3e: Giraud (1851); 4e: Dallemagne (c.1865); 5e: Alternatif: Lord Hertford (voir la note ci-dessous).
Léon Morel-Fatio fréquenta assidûment les vendredi-soirées de de Nieuwerkerke16, et Eugène Giraud11 le représenta avec justesse dans une barque le 14 mars 1851. Son nom figure dans la gravure de Dayot (1900) à un emplacement pertinent, et les images disponibles correspondent à son apparence. Le Morel-Fatio ganté est en conversation avec le peintre Rousseau64 et le conservateur Reiset65.
Note: Bien que Morel-Fatio soit confirmé dans Une Soirée au Louvre, il y a également une bonne correspondance avec le collectionneur d'art Richard Seymour-Conway, 4e marquis de Hertford. Lord Hertford assistait fréquemment aux soirées du vendredi et a effectué plusieurs achats avec de Nieuwerkerke. Sa collection Wallace est renommée. Je publierai peut-être son profil ultérieurement.
Considéré comme « sage et correct » par son directeur Viel-Castel43, Morel-Fatio était présent en tant que sous-conservateur du Musée de la Marine au Louvre.
La famille Morel-Fatio (Morel originaire de Saint-Saphorin, Fatio de Vevey) émigra du Vaud, en Suisse, vers la France en 1809 et prospéra dans la banque et la conservation de légumes.
En 1852, son frère inventa un procédé permettant de conserver les petits pois tout en préservant leur goût et leur apparence, adopté par l’armée française pendant la guerre de Crimée.
Léon échappa à une formation commerciale en voyageant en Angleterre, Algérie et Italie tout en étudiant la peinture.
À l’époque, les voyages en Afrique du Nord étaient populaires : le peintre de marine Eugène Isabey75 fit une expédition similaire à la même période. Ses œuvres inspirées de l’Algérie, en lien avec les opérations navales françaises, connurent le succès aux Salons de 1833 et des années suivantes.
Son mariage en 1843 avec Louise, fille du général Baron Duchastel, renforça sa carrière.
Le roi Louis-Philippe l’invita à dessiner l’arrivée de la reine Victoria à Tréport, et fut tellement satisfait de son travail qu’il lui offrit, pour ses noces, un voyage en Algérie avec Horace Vernet31, afin de réaliser des paysages maritimes complémentaires.

Sa nomination en 1846 comme Chevalier de la Légion d’Honneur suscita des critiques.
Le Journal des Artistes s’interrogea :
« Mais pourquoi dans la nomination de M. Morel-Fatio n'aperçoit-on d'autre titre a cette distinction que la qualité d'époux de la fille d'un général attaché à Louis-Philippe ou à l'un des princes ? »
Sa réputation s’épanouit sous Louis-Napoléon, qui l’emmena, avec de Nieuwerkerke, dans un voyage de dix jours à Cherbourg (1850) pour documenter les exercices navals.
En 1853, il fut nommé Peintre de Marine et représenta les batailles navales de la guerre de Crimée et de Bomarsund (1854), où il croisa probablement l’amiral Parseva02a. Son poste de directeur intérimaire du Musée de la Marine du Louvre devint officiel en 1857.
Outre ses voyages en Orient, Morel-Fatio s’impliqua en politique à Charonne, où son épouse Louise dirigeait le bureau de poste depuis 1854. Élu maire, il facilita l’intégration de Charonne à Paris en 1859. Aujourd’hui, elle fait partie du 20ᵉ arrondissement.
Léon Morel-Fatio est l’un des huit personnages dans Une Soirée au Louvre ayant péri durant la guerre franco-prussienne. En mars 1871, il fut victime d’une crise cardiaque dans les jardins de son musée naval en apercevant l’ennemi approcher du Louvre.
Son corps fut retrouvé plusieurs heures plus tard par les gardes.