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Soirée au Louvre Projet de recherche
Mise à jour: June 10, 2025
Aperçu et Guide
Ce site web présente les résultats d’une étude que j’ai menée des dix dernières années sur les personnages représentés dans Une Soirée au Louvre chez le comte de Nieuwerkerke, un tableau réalisée par François Biard et achevée en 1855, comme une image Facebook ou Instagram d'il y a 170 ans.
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Les soixante-dix premières entrées (couvrant 83 individus) contiennent des profils détaillés. Les autres seront ajoutées à la mi-juillet.
Mes coups de cœur de la semaine :
Lamballe01 - Franceschini04b - Pradier03 - Haussmann07 - Giraud11 - Alard15 - de Nieuwerkerke16 - Coquereau24 - Gerard32 - Biard36 - Viollet-le-Duc40a - Ingres39 - Viel-Castel43 - de Morny48 - Regnault/Liszt50 - Merimee54 - Lassus62 - de Saulcy69 - Ponsard/Gounod70
Origine du projet Soirée au Louvre

En février 2015, j’ai visité une exposition consacrée à Viollet-le-Duc au musée de la Cité de l’Architecture à Paris. Architecte réputé, Viollet-le-Duc fut l’un des premiers à offrir une compréhension approfondie de l’architecture médiévale. Son ouvrage volumineux, Encyclopédie Médiévale, est une référence essentielle pour moi dans la restauration de monuments médiévaux.
Lors de l’exposition, j’ai acheté un hors-série de Beaux Arts dédié à Viollet-le-Duc (plus disponible). Il contenait une reproduction de Une Soirée [au Louvre] chez le comte de Nieuwerkerke, représentant un groupe d’hommes influents réunis au Louvre.
À ma grande surprise, j’ai reconnu Franz Liszt50b assis parmi eux. Ayant étudié Liszt et sa romance avec Caroline de Saint-Cricq lors d’un précédent projet de recherche (saintcricq.com), j’étais certain de sa présence dans le tableau. À son époque, Liszt était une véritable célébrité et un proche des élites parisiennes.
Son nom ne figurait cependant pas parmi les trente identifications fournies dans le Beaux Arts, alors j’ai contacté le Musée de Compiègne, où est conservée le tableau. Le musée m’a transmis un document de recherche rédigé en 2000 par un conservateur, qui confirmait les noms mentionnés dans Beaux Arts —mais Liszt n’y figurait pas.
Cette découverte m’a enthousiasmé. Connaissant Liszt et ses relations musicales, artistiques et politiques, j’ai proposé d’approfondir l’étude du tableau afin d’identifier d’autres personnages.
Grâce aux images haute résolution fournies généreusement par le Musée de Compiègne, j’ai recensé quatre-vingts visages, dont certains partiels ou flous.
Identifier chacun d’eux serait une tâche titanesque, mais reconnaître plusieurs dizaines de figures supplémentaires représentait une expérience stimulante. Coïncidence agréable Soirée au Louvre avait été achevée cent ans avant ma naissance, ce qui ajoutait une touche personnelle à mon engagement dans cette recherche.
Le Comte de Nieuwerkerke, son Salon au Louvre et le tableau de Biard

Le comte Émilien de Nieuwerkerke16 était un sculpteur français d’origine néerlandaise —son grand-père, Willem van Nieuwkerk, était un fils illégitime d’un prince d’Orange. Ambitieux, élégant (le beau Batave) et distingué, il devint l’amant de la princesse Mathilde Bonaparte, influente cousine de l’empereur.
En récompense de son soutien au coup d’État de Napoléon en décembre 1851, il fut nommé responsable des beaux-arts au sein de la maison impériale, lui conférant un contrôle absolu sur le Louvre, Luxembourg, Versailles, Saint-Germain-en-Laye et toutes les collections impériales.
Depuis son appartement au Louvre, il organisait une prestigieuse vendredi-soirée hebdomadaire réunissant politiciens, peintres, compositeurs, écrivains, ambassadeurs, aristocrates et membres éminents de la société.
Ces rencontres offraient un cadre idéal pour des conférences et concerts, facilitant les échanges entre invités et conservateurs. Le salon a renforcé un réseau de personnalités influentes qui ont joué un rôle décisif dans les acquisitions d’œuvres d’art et dans le façonnement de Paris, de la France et au-delà.
Reconnaissant l’importance de ces salons, il demanda à François Biard36 de réaliser un vaste tableau dans le style de François-Joseph Heim28b, invitant ses convives à poser dans l’atelier de Biard à Place Vendôme. Le peintre mit trois ans à concevoir cette œuvre (233 x 168 cm), achevée pour le Salon de Paris au printemps 1855.
À travers l’examen de milliers d’articles de presse, journaux intimes et ouvrages spécialisés, j’ai découvert que le tableau fut substantiellement modifiée en 1854. Une ou plusieurs figures furent supprimées et remplacées par d’autres. J’espère qu’une analyse infrarouge ou d’autres techniques d’imagerie pourront confirmer cette hypothèse.
Vous trouverez les détails de mon étude et de mes conclusions sur la page Analyse et Références (prévu pour être terminé à la mi-juillet).
Lors du Salon de 1855, les critiques furent peu convaincus. L’un d’eux écrivait :
« Hanté par le souvenir de Heim, l’artiste voulut faire un pendant à la distribution des récompenses de ce dernier et ne réussit, hélas, pas aussi bien. Tous ces hommes en habit de soirée, serrés les uns contre les autres, dans des poses solennellement apprêtées, sont vraiment dépourvus de vie. »
Le fait que de Nieuwerkerke n’ait jamais exprimé publiquement son appréciation du tableau suggère qu’il n’en était pas satisfait. Avant sa présentation, la presse prédisait une forte popularité sous forme de gravure. La première gravure connue fut réalisée par Dayot en 1900.
Malgré ces critiques, Une Soirée au Louvre demeure une précieuse représentation de la vie au sommet de la société française sous le Second Empire.
En parallèle, de Nieuwerkerke demanda également à son ami, le peintre Eugène Giraud11, de produire des caricatures en aquarelle pendant ces soirées. Contrairement à l’œuvre de Biard, statique et formelle, celles de Giraud offrent un regard plus enjoué et furent saluées par les critiques. Il les réalisait durant ou après les événements, souvent au sein du cercle restreint qui se réunissait dans les appartements du conservateur Viel-Castel43 au Louvre pour partager des cigares, du thé et des discussions animées.
Contrairement à Giraud, Biard ne participait pas à ces réunions. Hormis les deux années qu’il consacra à peindre le salon de de Nieuwerkerke au Louvre, il attendait dans son atelier que les invités viennent poser pour son tableau.
En identifiant ces figures influentes, nous ouvrons une nouvelle fenêtre temporelle sur l’époque fascinante du milieu du XIXe siècle, où Paris fut transformé, où les bases de la société industrielle du XXe siècle furent posées, et où naquirent la musique et l’art impressionnistes.
Phase d’analyse (la partie facile) : 2015–2016

Lors d’une visite à Compiègne au printemps 2015 pour voir le tableau, j’ai rencontré la conservatrice Laure Chabanne et mentionné —sans me douter de la complexité de la tâche— que je pourrais approfondir la recherche et créer un affichage interactif.
Je supposais que quelques mois suffiraient…
Il m’a fallu près d’un an pour identifier tous les personnages.
La tâche suivante consistait à rédiger des profils détaillés pour chacun d’eux, non pas en me limitant aux informations générales issues de Wikipedia, mais en expliquant pourquoi ils figurent dans le tableau et quelles relations les unissent. Cette phase s’est avérée bien plus longue que prévu. Certains personnages ont nécessité deux semaines de recherche à eux seuls.
Avec quatre-vingts figures à couvrir, le projet nécessitait plusieurs années d’étude. En 2017, j'avais construit une première version de ce site, avec des profils sur 43 personnages.
Entre 2017 et 2020, des obligations professionnelles et d’autres priorités ont interrompu mon travail, le réduisant presque à néant. Je l’ai relancé en 2020, rencontrant des spécialistes du Louvre pour discuter de l’appartement de de Nieuwerkerke et de divers détails historiques.
La réponse fut décevante. Aujourd’hui, la recherche historique passe bien après la quête d’un public toujours plus nombreux, attiré par des expositions spectaculaires.
Lors de ma visite, le Louvre organisait une exposition Da Vinci, restant ouvert 24 heures sur 24 pour accueillir 50 000 visiteurs quotidiens.
Ma seule découverte tangible fut un léger cas de Covid-19.
Pour en savoir plus de détails sur la recherche, rendez-vous sur la page Contexte de la Soirée au Louvre (prévu pour être terminé à la mi-juillet).
Phase d'expansion et de révision : 2024–2025

D’autres projets artistiques ont retardé mes recherches jusqu’à la fin de décembre 2024. Durant cette période, j’ai testé mon logiciel web interactif à travers plusieurs applications expérimentales, notamment sur La Ronde de nuit de Rembrandt (développée en une semaine seulement) ainsi que sur les célèbres créations de mon amie artiste Jann Haworth pour la pochette de l’album Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band des Beatles et son projet Work In Progress.
En vérifiant les informations sur Franz Liszt et d’autres figures de Une Soirée au Louvre, j’ai découvert deux articles de presse récemment numérisés, en avril 2024.
Un article de la Gazette du Midi, publié le 12 mars 1855, énumérait les noms de soixante-quatorze des quatre-vingts personnages représentés sur le tableau. La majorité correspondait aux identifications que j’avais établies en 2015, mais une douzaine de noms différaient. Un second article, issu de L’Aude Courrier et publié le 14 mars 1855, reprenait les mêmes noms avec quelques variations mineures.
Une découverte passionnante !
J’ai repris mes recherches pour évaluer la fiabilité des articles, vérifier les nouveaux noms, trouver des images et confirmer les distinctions de la Légion d’honneur. Toutefois, un défi majeur se posait : ces publications provinciales mentionnaient des personnes dont la présence aux soirées n’avait jamais été signalée dans la presse parisienne de l’époque.
Même lors de la présentation du tableau au Salon de Paris en 1855, aucun journal parisien ne faisait référence à ces noms.
Compte tenu de ces incohérences, j’ai commencé à douter de la crédibilité de ces articles. Vous trouverez une analyse détaillée sur ma page dédiée à la Gazette du Midi (prévu pour être terminé à la mi-juillet).
À ma grande déception, les articles ne mentionnaient pas les deux figures essentielles qui avaient motivé mes recherches en 2015 :
- Viollet-le-Duc40a, architecte confirmé précédemment par plusieurs institutions, notamment le Musée de Compiègne, et sujet d’un numéro exclusif de Beaux Arts.
- Franz Liszt50b, mon compositeur préféré.
Également absents de la liste :
Révision du Site Web Interactif
Afin de prendre en compte ces éléments et anticiper les évolutions futures, j’ai révisé la structure de mon site web :
- La version principale présentera toutes les identifications vérifiées. Par ailleurs, elle inclura certaines figures dont les traits correspondent fortement aux portraits historiques et dont la présence est attestée par des articles de presse ou des caricatures de Eugène Giraud.
Cette approche permettra aux visiteurs d’explorer les nombreuses personnalités aristocratiques qui ont marqué le Second Empire.
Le fait que certaines identifications restent incertaines ne signifie pas que ces figures sont sans importance ou doivent être oubliées. Leur valeur ne réside pas dans leur présence sur un tableau jugé médiocre par la critique, mais bien dans leurs contributions à la société.
Prochaines Étapes
J’ai achevé les profils jusqu’au numéro 70.
Après une courte pause en juin, je prévois de finaliser ce site la mi-juillet avec les identifications restantes, le contexte historique supplémentaire et les références. J'ajouterai également d'autres langues.
Cette plateforme révisée sera accessible en ligne et, espérons-le dans un avenir proche, via des écrans tactiles pour les visiteurs du musée, pour lesquels j'ai construit une solution d'écran tactile mini-PC.
Dans les mois à venir, je contacterai le Musée de Compiègne, la Bibliothèque nationale de France (BnF) et d’autres institutions expertes afin d’obtenir leur avis et suggestions, et j’ajusterai le site en conséquence.
Consultez mon site Antartica Galleries pour plus de détails sur d'autres projets artistiques.
Ce site web devrait être finalisé d'ici juillet 2025. N'hésitez pas à me contacter pour toute suggestion ou commentaire.
© Gert Nieveld, Amsterdam, June 2015 - June 2025